Au XXIe siècle, les jeunes ingénieurs ne sont pas seulement heartbroken (cœur brisé), ils sont aussi earthbroken (terre brisée). Pourront-ils réparer le monde ?
Début 2019, la revue Critique signait un numéro intitulé « Vivre dans un monde abîmé », dirigé par Marielle Macé, directrice de recherche au CNRS.
Mais qu’est-ce qu’un « monde abîmé » ? Un monde où 60 % des animaux sauvages ont disparu en 40 ans ; où 90 % des terres seront impactées par les activités humaines en 2050 si rien ne change ; où entre 10 000 et 100 000 espèces disparaissent chaque année ; où une ville de l’Arctique s’est déjà réchauffée de 4 °C ; où l’on comptera bientôt 143 millions de migrants climatiques ; où, dans certaines régions comme en Chine, les humains sont contraints de polliniser à la main car les insectes pollinisateurs ont tous disparu.
Bref, ce « monde abîmé », c’est le nôtre.
Et que fait-on quand quelque chose est abîmé ? On le répare, pour mieux inventer in fine de nouvelles pratiques,de nouvelles alliances fondées non pas sur la survie, mais sur la vie elle-même et ses fragilités. En somme, plutôt qu’aménager ce « monde abîmé », nous pourrions préférer le ménager.